Ma ville
Ville, je t’aime malgré ta tour si décriée
Qui veille comme un phare sur tes deux cités :
L’ancienne toujours reconnue
Et la nouvelle pas très belle
Mais de Victor Hugo connue
Par le Carmel où sa cousine a vécu.
Rive gauche, le Dieu Mars impassible et muet
Porte à son dos les noms des héros des deux guerres.
Au pied de sa haute falaise verticale
Veillent sur nous, toujours présents, les policiers,
Et l’ancienne chapelle de Montre-Chemin
Nous indique encore l’incroyable ruelle
Qui permet de sortir de l’étroite vallée
Et d’atteindre par degrés la Bachellerie
Où de nombreux gendarmes apprennent leur métier.
Rive droite, c’est un homme de pierre :
Il a donné sa jeune vie à la France
Et son nom à la place où s’élève la tour.
Martial Brigouleix il s’appelle
Et, professeur, il nous rappelle
Les noms de toutes les écoles
Qui te font une belle corolle.
La face nord est tournée vers la ville ancienne.
Le clocher fièrement s’y dresse
Et contemple le Puy Saint-Clair et ses tombeaux.
Les gisants dorment en leur cloître moyenâgeux
Et Saint-Jean en sa cathédrale
Attend patiemment la prochaine Lunade
Pour escalader les collines
Sur des épaules endolories
Parmi les chants, les croix fleuries, les prières
Et la nuit venue les lumières.
La face sud nous donne un air de liberté,
Le Pont de la Barrière n’arrête plus personne
Mais toi, tu restes là, fidèle à ton histoire
Qui fut tragique hélas et dont on se souvient.
Pourtant tu as gardé les sons inimitables
Des accordéons Maugein
Et chaque année tes Nuits de Nâcre
Et un charme tranquille fait deje ne sais quoi.
Ville, je t’aime et je me languis de toi.
Jeannie Collin
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